top of page

Migraines : Comment j’ai appris à contrôler les miennes

Photo du rédacteur: Jessy LorangerJessy Loranger
Derrière les nuages ténébreux que représentent les migraines pour beaucoup de gens, on trouve la lumière de la compréhension et de la guérison de forts stress émotionnels.
Derrière les nuages ténébreux que représentent les migraines pour beaucoup de gens, on trouve la lumière de la compréhension et de la guérison de forts stress émotionnels.

Beaucoup de personnes souffrent de migraines, une affliction qui peut être complètement incapacitante et réduire la qualité de vie de façon très importante (à ne pas confondre avec les simples maux de tête). En conséquence, il y a beaucoup de recherche sur le sujet, mais à part des médicaments qui aident parfois à contrôler la douleur, il n’y a souvent pas beaucoup d’espoir de ce côté pour les gens affligés de migraines. Le phénomène de la migraine est en effet généralement incompris, ce qui fait que la recherche ne pose souvent pas les bonnes questions, n’avance pas très vite et que les causes restent cachées.


Ce que le décryptage nous apprend sur les migraines


Il apparaît que la plupart des migraines sont causées par une névralgie du nerf trijumeau, le nerf qui innerve une grande partie de notre visage et du dessus de la tête. Ce nerf est impliqué, entre autres, dans la perception sensorielle de notre visage.


L’origine de la névralgie du trijumeau, c’est-à-dire le stress émotionnel qui programme la migraine, est donc associée à un problème de perception ou de reconnaissance du visage. Il y en a trois types principaux, soit 1) que notre visage, ou même notre être, n’est pas reconnu de façon adéquate par les autres, 2) que nous ne pouvons plus voir un visage particulier (par exemple, une mère qui perd son fils à la guerre, sans que le corps soit retrouvé et rapatrié), ou 3) être obligé de voir un visage particulier alors qu’on ne veut pas.


Mon impression est que le premier des trois cas est particulièrement répandu, c’est-à-dire que la migraine prend généralement son origine dans un stress profond de manque de reconnaissance, souvent dès l’enfance. De toute façon, c’est mon cas et donc c’est le cas de figure dont je parlerai ici.


De plus, comme c’est la région de la tête qui est touchée, il y a souvent une connotation importante de dévalorisation intellectuelle (la tête symbolise nos capacités intellectuelles) dans ce manque de reconnaissance. Les personnes touchées se sentiront donc généralement dévalorisées à ce niveau, même si (ou malgré que) elles développent beaucoup leur intellect.


Il faut savoir aussi que ce manque de reconnaissance est généralement un stress profond et continu dans l’inconscient de la personne, c’est un état permanent. Cependant, ce n’est justement pas dans la période de stress que les migraines se présentent, mais bien dans des moments où ce stress est temporairement soulagé. La migraine arrive donc une fois le stress résolu, pas dans la période de stress, contrairement à ce qu’on pense. Par exemple, la migraine arrivera lorsque la performance d’une personne est reconnue (par les parents, le patron, la société). Le stress est alors résolu, mais seulement temporairement*, car comme il est très profond et fait partie de la structure de personnalité de la personne, il revient très vite et donc une migraine suivra la prochaine dose de reconnaissance.


Il y a bien sûr une multitude de variations possibles autour de ce thème de la reconnaissance, et beaucoup de détails sur le fonctionnement des migraines selon le décryptage. Pour en avoir une vue d’ensemble plus complète, je conseille fortement le livre (malheureusement seulement disponible en allemand) d’Angela Frauenkron-Hoffmann : Frei von Migräne durch Biologisches Dekodieren.


Mon expérience personnelle avec le décryptage et mes migraines


Mes premières migraines se sont manifestées lorsque j’avais environ 5 ans. Je souffrais de migraines ophtalmiques, c’est-à-dire que la douleur se concentrait dans et autour de l’œil. Pendant plus de 15 ans, lorsqu’elles se manifestaient, j’avais une douleur tellement forte dans l’œil droit que je souhaitais l’arracher pour que ça arrête, je ne pouvais pratiquement plus me tenir debout, j’avais mal au cœur et j’en vomissais régulièrement. La fréquence pouvait varier, de plusieurs fois par semaine à une fois tous les quelques mois. De plus, aucun médicament ne m’aidait pour la douleur. Comme la plupart des gens, je croyais qu’il n’y avait rien à faire… jusqu’à ce que je connaisse le décryptage biologique.


C’est au début de la vingtaine que j’ai consulté pour la première fois avec une thérapeute en décryptage pour mes migraines. Avant cela, j’avais déjà appris que c’était lié avec de la dévalorisation intellectuelle, et ça me parlait beaucoup, mais ça n’avait rien changé à ma condition.


La première étape a été de comprendre d’où venait le sentiment de ne pas avoir été reconnu. Pour moi, c’était directement à la naissance : mes parents désiraient une fille, mais à la naissance, ils ont bien vu en me regardant que j’étais un garçon – il est très commun pour les personnes affligées de migraines de ne pas avoir eu « le bon sexe » à la naissance. C’est ce premier regard de déception qui a ancré en moi ce manque de reconnaissance par rapport à ce que je suis, le sentiment de ne pas être bon. Et même si ce sentiment de déception n’avait duré que quelques secondes, c’est cette première interaction qui s’ancre le plus profondément, qui provoque la plus grande peur chez un nouveau-né.


En effet, dans la nature, une vache par exemple regardera premièrement son veau, ensuite le sentira, pour ensuite le lécher (ce sont les trois branches du trijumeau). C’est à ce moment que le nouveau-né est complètement accepté et en sécurité. Si la mère n’aime pas ce qu’elle voit ou sent, elle risque de rejeter le veau, et c’est la mort. C’est pourquoi ces premiers instants sont évolutivement si importants, si forts d’impacts.


Pour moi donc, cette première impression de ne pas être accepté, de décevoir, de ne pas être vu et reconnu comme « correct », a influencé toute ma vie jusqu’à cette prise de conscience, toutes mes décisions, de façon inconsciente et irrésistible. Ce premier regard déçu a laissé des traces jusque dans ma façon de concevoir le monde et mes valeurs.


Pourquoi est-ce que le programme des migraines s’est activé quand j’avais 5 ans? Je ne sais pas. Il a dû se passer quelque chose qui a fait résonance avec ce premier regard déçu, suivi d’un relâchement de ce manque de reconnaissance. Mais à partir de ce moment, une migraine est apparue à chaque fois qu’un tel relâchement se produisait, évidemment sans que moi ou quiconque ne soit conscient de cette relation.


Justement, comme tout ça se passe de façon inconsciente, je n’avais jamais vraiment eu accès à l’entièreté du ressenti du nouveau-né que j’étais : peur de survie, injustice complète, désespoir écrasant, tristesse incommensurable. La deuxième étape durant cette première rencontre de thérapie a été de toucher et ressentir, au moins en partie, ces émotions pour la première fois de façon consciente. Ce fut très intense, très difficile, mais très libérateur. Je comprenais finalement vraiment la détresse émotionnelle derrière mes migraines.


Cependant, mes migraines n’ont pas disparu à ce moment; Elles ont changé. Elles n’étaient plus aussi douloureuses, je n’avais plus de vomissement, mais elles restaient partiellement incapacitantes. En plus, elles duraient maintenant plusieurs jours alors qu’avant, dès que je réussissais à m’endormir malgré la douleur, elles étaient parties au réveil. Pourquoi ces changements? Encore là, je ne sais pas.


Mais la raison pourquoi elles n’étaient pas parties est que je n’avais pas encore compris correctement leur fonctionnement particulier dans mon cas. Normalement, les gens ont une migraine lorsqu’ils sont finalement reconnus. Dans mon cas, j’avais l’impression que les migraines se présentaient plutôt directement après une interaction désagréable, après un vécu négatif, donc je ne comprenais pas.


Ce fut des années plus tard, lors de ma formation en décryptage en Allemagne, que ma formatrice m’a fait comprendre. Il y a toujours deux façons de voir les choses. La première est qu’une reconnaissance positive est la solution qui déclenche la migraine. C’est le cas le plus commun. La deuxième (mon cas) est que l’arrêt d’une « reconnaissance » particulièrement négative est aussi une solution qui déclenche une migraine. C’est pour ça que j’en avais une après une interaction où un regard particulièrement désagréable se posait sur moi. Juste d’entendre cette phrase a fait comme un déclic en moi, et à partir de ce moment, mes migraines ont disparu… pendant environ 6 mois.


Quand elles sont revenues, à des moments qui ne collaient pas à la structure déjà découverte, c’est là que je me suis rendu compte que j’avais développé des programmes de sabotage avec mes migraines.


Les programmes de sabotage


Qu’est-ce qu’un programme de sabotage? C’est une relation que nous développons avec notre maladie et qui va au-delà de la programmation de base, une relation de laquelle nous profitons et que nous ne voulons pas perdre. En effet, surtout pour une condition qui nous a accompagné une grande partie de notre vie, il sera très fréquent de développer des plaisirs (inconscients ou non) par rapport à cela : nous cherchons toujours à développer les plaisirs que nous pouvons, là où nous pouvons. Nous appelons ça des programmes de sabotage, car comme nous voulons les garder (au moins inconsciemment), ils nous empêchent de guérir. Même si nous avons pu nous libérer du stress émotionnel à l’origine de la maladie, nous avons encore besoin d’elle pour un quelconque avantage.


Personnellement, j’ai découvert plusieurs programmes de sabotage reliés aux migraines, des situations où avoir une migraine m’apportait un avantage que je n’étais pas encore prêt à laisser aller. Je vous partage les deux plus importants ici pour que vous puissiez avoir une meilleure idée de ce qu’est un programme de sabotage.


Il faut savoir que je suis une personne assez timide et que rencontrer des gens nouveaux et/ou dans une situation nouvelle a toujours été stressant (surtout avant la trentaine!). C’est probablement un rappel à ma naissance, où en arrivant dans ce monde inconnu et en rencontrant mes parents, j’ai été accueilli par de la déception. Bref, dans de telles situations, j’étais toujours stressé de donner une bonne impression. Mais si j’ai une migraine, alors j’ai une bonne excuse pour ne pas rencontrer « les attentes » des autres : tout le monde comprend ce qu’est une migraine, on comprend que la personne ne peut pas performer, socialement ou autre. Depuis que j’ai pris conscience de ce programme, j’ai pris la résolution de ne jamais mentionner ma migraine dans une situation comme celle-là, donc de ne pas utiliser « l’avantage » qu’elle me donne. Le résultat est qu’elle n’apparaît plus, ou qu’elle s’en va dès qu’elle « constate » que je tiens ma parole!


Mon deuxième programme de sabotage important est qu’avoir une migraine est une excuse excellente pour éviter de faire des choses que je ne veux pas faire, et c’est un programme qui s’active principalement pour des évènements sociaux auxquels il m’était gênant de dire « non ». Dès que j’ai compris ce lien, il me fut possible de choisir si j’avais besoin de ma migraine pour dire non, auquel cas elle venait juste assez pour me permettre de rester chez moi, mais en même temps, j’avais une migraine, donc ce n’était quand même pas optimal. Maintenant, je dis tout simplement « non » aux choses auxquelles je ne désire pas participer, même au risque d’offenser les autres. Mes migraines me laissent maintenant tranquille dans ces situations.


Aujourd’hui, je sens encore parfois une migraine se pointer. Je peux généralement identifier le « pourquoi » et elle finit par partir dans l’heure qui vient sans devenir très dérangeante. Sinon, elle reste, mais ne devient jamais assez puissante pour m’empêcher de faire ce que j’ai à faire au quotidien. Je la vois comme ma vieille amie, qui vient me visiter pour me donner un message, me dire à quoi faire attention. Pourquoi est-ce qu’elle n’est pas complètement partie? Probablement qu’il y aurait encore des couches émotionnelles à aller ressentir (il en reste toujours), mais pour l’instant, je ne la considère plus comme une problématique.

 

Donc vous voyez que le chemin de la guérison peut être long et que plusieurs étapes peuvent être nécessaires. C’était mon cas avec les migraines. Je connais d’autres cas où la guérison complète fut instantanée, encore d’autres cas où la guérison ne fut pas (encore) possible. Évidemment, pour guérir de grands stress émotionnels qui nous ont été donné dès le début de notre existence et qui ont influencés toute notre vie ensuite, il faut généralement faire un grand travail sur soi, et ça peut prendre du temps. Mais je vous le dis, le travail en vaut la chandelle!

Comments

Rated 0 out of 5 stars.
No ratings yet

Add a rating
bottom of page